A l'heure où le numérique fait en deux secondes ce que les pionniers du cinéma faisaient en un mois, revoir les films de Georges Méliès rappelle tout l'héritage que l'on doit au « sorcier de Montreuil ». Dès le début du XXe siècle, Méliès maîtrisait déjà la plupart des effets spéciaux du cinéma moderne (l'arrêt momentané de la caméra (1), la surimpression simple ou multiple, les effets de perspective, le flou, etc), qu'il mêlait aux effets théâtraux (machineries, décors déroulants, maquettes, pyrothechnie, mannequins). La marque de fabrique de Méliès (et finalement ce qui l'a fait tomber en désuétude) reposait sur ce savoureux mélange de carton pâte et de trucages filmiques.
De nombreux réalisateur et non des moindres, se revendiquent une filiation directe avec le cinéma de Georges Méliès; Tim Burton, Terry Gilliam, Coppola, Michael Snow ou Michel Gondry revendiquent sans détour son influence dans leur vision et leur amour du cinéma.
Terry Gilliam, ex Monty Python, rend hommage à son alter ego dans son dernier film, lfimaginarium du Docteur Parnassius...
« Parnassus a été ainsi entièrement inventé sur le modèle revendiqué de Méliès. Comme le grand magicien de Montreuil, Parnassus possède un théâtre; comme lui, il perd son public en ne sachant s'adapter aux modes; comme Méliès, il trimballe un imaginaire féerique obsolète et enfin, comme son modèle, il finira par animer des marionnettes. »